Sorti au préalable sur FM TOWNS (le PC Japonais de 1989 qui franchement était top !), puis adapté sur 3DO et MEGA-CD, pour enfin se retrouver en 1994 sur PC et AMIGA CD32.

C’est l’histoire d’un mec…
Deux grosse multinationale se tire la bourre, AXIOM et CYBERTECH, ce n’est pas des jardineries hein, non ici on est dans un univers cyberpunk, alors… hum à moins qu’ils ne fabriquent des jonquilles cybernétiques… Ou peut-être des moutons ?! Bref Axiom veut prendre le contrôle du président Korsby du groupe CYBERTECH et pour ce faire, rien de simple, ils injectent dans le corps du pauvre président un virus, CYBERTECH s’en rend compte mais trop tard… Va y’avoir du licenciement dans un avenir proche j’imagine. Ni une ni deux, les ingénieurs injectent à leur tour dans le corps du président (et oui encore, décidément ce n’est pas son jour) un vaisseau miniaturisé pour venir à bout de ce virus. Pour couronner le tout vous n’avez que 25 minutes pour faire le ménage sinon le virus prendra le contrôle du cerveau de Korsby. Remarquez, on va pas se plaindre, ça aurait été le cerveau de Nabila, quelques secondes auraient suffi au virus…

Je pense que vous l’aurez compris, c’est à vous que revient cette tâche. Les cinéphiles avertis auront sans aucun doute fait le rapport avec les films Le Voyage Fantastique ou plus récemment L’aventure Intérieur (oui il date de 1987, mais que voulez-vous je suis resté bloqué dans les années 80…).

J’ai payé mon Amiga CD32 2490 francs, maintenant je veux un jeu qui bute !!
Dès qu’on insère la disq… euh le CD-ROM dans le lecteur de la CD32, on se tape une cinématique qui dure quelques minutes et nous raconte les péripéties de notre cher président Korsby. Quelle cinématique, du grand art. On ressent bien l’influence du film Blade Runner de Ridley Scott ! Bon, je vous l’avoue, le jeu des acteurs n’est pas encore au top… Non loin de là même, mais elle a son petit effet. Même le menu est bien foutu et de nombreuses cinématiques 3D agrémenteront le jeu par la suite.
 

C’est beau comme là-bas dit !
Il s’agit donc d’un Shoot them Up, les cinq niveaux (quatre au début) que vous devrez traverser sont bien évidemment dans le corps de ce pauvre président. On progresse dans le système vasculaire, c’est pas de veine, pour finir dans le cortex cérébral. Le cheminement n’est pas linéaire puisque vous aurez le choix du parcours via les embranchements que vous rencontrerez. Une carte (en appuyant sur le bouton « L ») vous aidera à vous y retrouver, et vous pourrez même vous téléporter sur des portails disponibles sur la map (afficher la carte, les boutons jaune et bleu pour choisir votre portail et le bouton vert pour valider). Divers bonus lâcher par les nombreux ennemis vous redonneront de la vie ou augmentera la puissance de votre tir. La Smart bombe qui détruit tout ce qu’il y a à l’écran (même nos yeux) est bien sûr de la partie. Sur certains niveaux, vous quitterez même votre cockpit pour shooter tout ce beau monde directement en scaphandre. Bien évidement, à la fin de chaque niveau un boss vous attend de pied ferme.
 

Les décors précalculés de Microcosm sont de toutes beautés, très réaliste pour l’époque, et ils ont entièrement été réalisé sur station Silicon Graphics. L’animation ne ralenti pas d’un poil malgré l’abondance de sprites affichés à l’écran.

Les musiques sont d’excellentes qualités et colle parfaitement à l’univers du jeu. Elles sont composées par le claviériste du groupe YES, RICK WAKEMAN.
 

Mais alors, il est où le problème ?
Toute la presse écrite de l’époque à trouver le jeu révolutionnaire et ils ont joyeusement tous donnés une note de 90 % au jeu, tout en accordant les défauts suivants, il est en droit de se poser certaines questions.
La beauté l’emporte sur l’intérêt, car c’est indéniable que le jeu est beau (pour l’époque) mais on se fait vite chier. Encore si n’était que ça. Il est vrai qu’il s’agit d’un shmup, on tire et puis c’est tout, comme la majorité des jeux du genre, mais là j’ai eu beaucoup de mal à accrocher… Sans compter qu'il faut constamment bouger sur l’écran sans jamais s’arrêter et tirer en continu… Mais c'est surtout la difficulté qui finit d’achever l’intérêt, car le jeu est vraiment archi dur, je ne suis pas sûr qu’énormément de joueurs aient pu voir la fin tellement c’est abusé…

Une difficulté ahurissante et un intérêt plus que limité ne font pas pencher la balance du bon côté face à la beauté des graphismes. C’est dommage car il s’agit sûrement du seul jeu utilisant les capacités de l’Amiga CD32.

Je vous conseille de jouer à la place aux jeux Disposable Hero ou encore Project X disponible aussi sur CD32, vous passerez un meilleur moment… Voir de regarder L'aventure Intérieur de Joe Dante qui est génial !

Je crois que l’on peut dire que le jeu vidéo prend un nouveau cap, il en faut plein la gueule au détriment de l’intérêt… Bref, c’est en 1994 que tout a basculé … Plus de vingt ans plus tard, le constat reste le même, soit beau mais surtout ferme ta gueule…