Là où d'autres jeux et éditeurs nous lancent à corps perdus dans les méandres de l'espace, à bord d'un vaisseau spatial high-tech bourrés à ras bord des dernières technologies en termes de défenses, afin d'aller butter de l'extraterrestre un peu trop envahissant, Taito décide de nous mettre face à un casse-brique ... Une simple baballe pour aller botter les fesses aux méchants aliens, oui.
Les concepteurs du jeu devaient avoir un reste de crack planqué dans un tiroir lorsqu'ils se sont mis à l'écriture du scénario. Déjà avoir l'idée de faire un scénario pour un casse-brique, fallait déjà avoir pris des trucs auparavant.
Voici l'histoire telle qu'elle nous est narrée dans le manuel à travers un sympathique petit comic : l'époque est inconnue ... A travers les cieux, l'espace et le temps, le vaisseau "Arkanoid" transporte sa précieuse cargaison : 4,5 millions d'êtres humains dans un état de sommeil cryogénique, survivant d'une attaque extraterrestre brutale, à la recherche d'une nouvelle planète parmi le vide intersidéral ...
Quand tout à coup ! Un chasseur vient détruire le pont supérieur de l'Arkanoid ! L'enceinte de confinement où se trouve tous les corps a sauté, et le principal réacteur de fission du navire commence à surchauffer : le rayonnement gamma inonde l'Arkanoid !
Va-t-on se retrouver avec plusieurs millions de Hulk à la dérive dans l'espace ? Heureusement non, les nacelles des passagers protègent des radiations, mais ça ne doit pas empêcher le capitaine d'aller chercher de l'aide. A bord de la navette de secours, le Vaus, notre héro se rend à vitesse supra-luminaire (ça existe ça ?) vers une éventuelle aide (dans l'espace, je ne sais pas ce qu'il espère trouver comme type d'aide ... Une station essence ? Un commissariat de police ?) et traverse par mégarde la barrière séparant notre univers de l'étrange univers parallèle d'où vient toutes ces hostilités. Prisonnier de cet infernal labyrinthe spatial, le Vaus doit s'échapper en détruisant ces murs spatiaux et sauver la vie de tous ces innocents, attendant le retour de leur valeureux capitaine.
C'est de la balle !
Je ne sais pas vous, mais moi, après une intro comme celle-là, je me sens hyper impliqué dans l'histoire et n'ai qu'une envie : allez botter les fesses de Doh, le maléfique boss extra-terrestre responsable de tout ce bazar ! Nous voilà donc enfermé à travers plusieurs tableaux - 32 pour être précis, sans compter le boss final - à abattre plusieurs briques présentes à l'écran afin de pouvoir passer au tableau suivant. Votre arme ? Le Vaus, cette raquette renvoyant inlassablement une balle.
Le contrôle du Vaus ? Rien de plus simple : à la souris ! Votre raquette se déplace uniquement de droite à gauche, et du fait de l'utilisation du mulot, les déplacements sont rapides et hyper précis. Et c'est tant mieux car certains tableaux, notamment les plus avancés, seront éprouvant pour les nerfs. Détruire toutes les briques présentes à l'écran peut prendre plusieurs longues minutes, très longues minutes... D'autant plus que certaines briques nécessitent plusieurs impacts avant de disparaître ! Heureusement, les maçons extra-terrestres ont enfermé dans les briques des options sous forme de capsule; briques qui une fois détruites les libèrent, vous permettant d'affronter ces labyrinthes avec un armement un peu plus conséquent que celui de départ :
La capture : permet au Vaus de non pas faire rebondir la balle, mais de la capturer. Afin de la relancer, il faut juste cliquer sur le bouton de la souris. Très pratique quand il s'agit de viser les dernières briques restantes.
La vie supplémentaire : vous donne ... Une vie supplémentaire.
Le demultiplieur : qu'est-ce que peut bien cacher ce titre ? Un bonus qui donne deux balles supplémentaires à l'écran.
Le slowdown : une fois la capsule attrapée, la vitesse de votre bille décroît... Pour quelques rebonds uniquement, elle reprend sa vitesse initiale assez rapidement.
L'agrandisseur de raquette : comme son nom l'indique, vous permet d'agrandir votre raquette et d'avoir une plus grande surface pour pouvoir renvoyer la balle.
Le portail de sortie : ouvre un portail sur le côté droit de l'écran afin de passer au niveau suivant.
Le laser : vous permet de tirer des lasers en cliquant sur le bouton de la souris. Très pratique pour éliminer au plus vite les briques d'un niveau.
Comme à la salle de jeux
Côté réalisation, on a donc une conversion quasi-parfaite de la borne d'arcade. Il faut dire que le jeu d'arcade n'était pas éblouissant techniquement, mais ça méritait d'être souligné. Pas de ralentissements en vue et ce même lorsque de nombreux éléments sont présents à l'écran en mouvement.
Pour ce qui est du gameplay, Arkanoid est beaucoup plus posé qu'un Krypton Egg et ses accès de gameplay épileptique et frénétique : c'est on ne peut plus classique avec une montée de la vitesse de la balle progressive et des options distribuées avec parcimonie. Le jeu mise plutôt sur les réflexes du joueur ainsi que sa capacité de concentration, son analyse aux différents rebonds de la bille. Il y a aussi un côté stratégique afin de sélectionner les bonnes options suivant la configuration du tableau.
Une dernière chose sur la difficulté. Bien qu'elle soit correctement dosée, le jeu est loin d'être simple à finir. Les développeurs ont donc trouvé judicieux de laisser les crédits infinis. D'habitude ce genre d'option tue le jeu, mais pas dans ce cas : d'une part les tableaux se réinitialisent si vous ne les avait pas finit avec les vies de base (ce qui ne facilite pas la tâche), d'autre part on évite la frustration du joueur qui peut finir tout de même le jeu, et donne une replay value au titre en se donnant des objectifs (le one credit par exemple !).
Un classique de l'arcade et de l'Amiga qui mérite largement d'être encore découvert de nos jours.
intérêt
90 %