Bon, allez, mettons nous au boulot. Alors j'allume mon moniteur Amiga, j'allume mon Amiga et j'enfourne les disquettes de Fightin' Spirit ... Euh, attendez, il y a un problème là, c'est quoi ce jeu à l'écran ? Argh, mais oui, que je suis bête, j'ai laissé ma Neo Geo branché sur mon moniteur ! Oui, car il faut que je vous dise, j'utilise mon moniteur vidéo pour mes consoles aussi, et là, en l'occurence, j'ai ... Euh, attendez encore, j'ai jamais eu de Neo Geo !!! Mais alors, le jeu qui tourne actuellement devant mes yeux ébahis serait bel et bien sur Amiga ? Non non non, y'a erreur là, moi les jeux de baston sur Amiga, je les connais, c'est des nullités à 99% du temps ... Bon, je reboot le tout, on sait jamais, c'est peut être un bug. Je relance de nouveau ... Ben non, toujours là même chose, va falloir que je m'y habitue.

Et vous aussi vous aurez du mal à vous habituer, tout du moins à croire que tout ce que vous voyez à l'écran sort des tripes de votre machine.

Nous avons donc devant nos yeux un jeu de baston en duel, entendez par là un clône de Street Fighter où deux protagonistes se battent à mort dans une arène. L'histoire est simple, un grand méchant (Jenshi Yamamoto) organise un tournoi qui déterminera le meilleur combattant. Ce tournoi a en fait pour but d'enrôler les meilleurs combattants pour l'organisation criminel du grand méchant. Viennent s'inscrire au tournoi que des personnes qui ont des comptes à régler avec le grand méchant. Oui, car le gros méchant a fait de grosses méchancetés aux gentils combattants qui viennent ... Oui bon, vous l'aurez compris, c'est pas non plus du Victor Hugo.

Après une introduction à la Neo Geo, avec une chanson rock et voix digits, on rentre donc dans le vif du sujet en appuyant sur le bouton Fire du joystick, et là apparait plusieurs choix possibles : Story Mode, VS Battle, Tournament, Team Match, Hall of Fame, Options et Credits.

Avant de me lancer dans le combat proprement dit, je me dirige vers les options qui proposent des réglages classiques mais très complets et qui méritent d'être un peu détaillés. Vous pouvez régler le nombre de crédits, la difficulté, l'activation du sang. Choses moins anodines, vous pouvez ici régler la vitesse du jeu, de Normal vous passez à Turbo et le jeu se joue avec une vitesse accrue ! Vous pouvez aussi choisir le type de votre joystick : 1 bouton, 2 boutons ou alors le fameux pad de la CD32, car le jeu le prend aussi en compte. Une fois sorti de ce menu, je me lance à corps perdu dans le mode Story, celui dans lequel il vous faudra allonger vos adversaires pour arriver au boss de fin, le grand méchant Jenshi Yamamoto.

Vous aurez le choix entre 10 combattants bien différents. Je ne vais pas ici tous les énumérer car une fois le choix de votre combattant fait, une petite introduction animé ou non vous présente les raisons de la participation au tournoi de chacun des protagonistes. Chaque personnage a bien sur ses caractéristiques propres est certains sont plus puissants, d'autres plus rapides ou ayant une allonge plus importante. A savoir, une seule femme est présente dans le groupe et c'est bien entendu la plus rapide. je dis bien entendu car comme dans Street Fighter 2, où Chun-li est la combattante la plus rapide, ici, c'est Sheila (rien à voir avec la chanteuse, rassurez vous). Sachez que vous pourrez choisir deux personnages non humains, à savoir une sorte de lézard géant ainsi qu'un tigre. Oui ça parait bizarre à première vue, mais croyez moi ces personnages s'intègrent parfaitement dans le jeu. D'ailleurs la présentation est fort repompée des jeux de baston arcade tel que Street Fighter ou Fatal Fury : sur un planisphère ou l'on voir les différentes nationalités des personnages, on peut visualiser leurs tronches et un curseur permet de les choisir. Nous allons voir plus loin que les programmeurs ont tout simplement repris les meilleurs idées de ces classiques pour en faire un jeu d'exception sur Amiga.

Une fois la sélection faite, votre adversaire est choisi aléatoirement et le combat peut commencer. Et là, je ne peux pas trouver de mots assez fort pour vous décrire ce que l'on voit. On se doutait que l'on allait avoir à faire à un excellent jeu car depuis le début, on sentait bien que les développeurs ont été influencé en grande partie par les jeux consoles, et surtout Neo Geo, mais on ne pouvait pas penser qu'ils allaient nous en faire une copie presque conforme ! Un arbitre vu de dos nous donne le départ du round, et le combat peut commencer. Ce qui frappe de suite, c'est la grande souplesse de l'animation, très fluide, le scrolling ne saccade jamais et l'animation des combattants est très souple, pas d'accoups, la décomposition des mouvements est très bien réalisée. On se retrouve face à un gameplay très instinctif, pour ceux bien sûr qui connaissent Fatal Fury et Street Fighter 2. Oui car il n'y a pas que la présentation graphique qui fait penser à ces jeux là, y'a aussi la jouabilité, et l'on remarque tout de suite que les coups spéciaux sortent avec des charges avant-arrière + le bouton Fire ou avec des quart de cercle vers l'avant ou l'arrière. Rien de plus simple comme manipulation, ce qui nous permet dès les premières parties de s'amuser de suite et de friter un bon nombre d'adversaire. Chaque personnage a bien sur sa propre technique de combat et tous les coups sont différents : l'un va faire appel aux pouvoirs du tigre tandis que l'autre va faire appel à l'esprit du dauphin ou de l'aigle, toutes ces attaques sont donc différentes mais leur réalisation est aussi impressionante, et on voit "l'aura" de l'animal invoqué apparaitre lorsqu'un coup est porté, de toute beauté.

Coté graphisme, le chipset AGA est formidablement bien exploité, les arènes dans lesquelles vous allez évoluer sont toutes différentes et chacune appartient à un des personnages du jeu. Bien entendu, à chaque arène sa musique. Les animations en arrière plans sont nombreuses, et de petits détails viennent donner vie à ces paysages. Par contre, ça manque un peu de scrollings différentiels et tout se fait sur un seul plan, et donc le tout manque cruellement de relief. Les bruitages ne sont pas en reste et de belles voix digitalisées viennent accompagner chaque attaque.

Depuis tout à l'heure, je fais allusion aux jeux de Capcom et SNK, et vous pensez peut être que j'en rajoute, que le fait de me retrouver devant un bon jeu de baston fait que ma partialité et mon dissernement sont faussés. Pour vous démontrez la chose autre que par des mots, j'ai pris la liberté de vous faire quelque screenshots du jeu de SNK, à savoir Fatal Fury.

La ressemblance est frappante, on voit ça très bien au niveau de la police d'écriture qui est identique à celle utilisé dans Fatal Fury et bon nombre de jeux SNK des années 90. On sent que les développeurs ont vraiment pris exemple sur les productions nippones.

Pour les autres modes de jeux, ça reste très classique mais rarement vu sur notre machine. Ainsi vous pouvez jouer en tournoi avec vos amis ou seul contre l'ordinateur ou en mode TeamMatch. Là vous choissisez un ou plusieurs combattants et vous devez éliminer les autres adversaires en essayant au maximum de ne pas "utiliser" vos combattants. Le joueur qui voit tous ses combattants éliminés a perdu.

Vous l'aurez donc compris, y'a rien à redire sur ce jeu, nous avons là le meilleur jeu de combat en duel sur Amiga, rien de plus. Bien sûr, on peut lui reprocher deux ou trois petites choses comme la musiques qui n'est pas à la hauteur de ce que peut donner un Amiga, le manque de scrollings différentiels ou l'apparante rigidité des combattants, mais ce ne sont que de petites gouttes d'eau de reproches dans un océan de perfection. A acquérir de suite, surtout qu'à l'époque, ce jeu est passé inaperçu car il est arrivé alors que l'Amiga était sur le déclin. De plus il n'a même pas été distribué en France, une honte ... Mais par contre pour distribuer des daubes tel que Super Street Fighter 2, là, y'a du monde !