Grand classique de la micro-informatique (et qui a été porté sur de nombreuses consoles), Chuck Rock est un jeu de plateforme/action qu'on ne présente plus ou presque. Pour les quelques nouveaux qui découvrent le jeu, en voici la trame principale : Chuck Rock (vous) est un homme des cavernes vivant dans un monde préhistorique "fantaisiste" rempli d'anachronisme. A l'instar de la Famille Pierrafeu, les animaux préhistoriques tels que les dinosaures coexistent avec les hommes des cavernes et sont utilisés comme technologie équivalente à celle du XXème siècle. On peut le voir dans l'intro du jeu où la femme de Chuck Rock utilise une sorte de ptérodactyle comme pince à linge.
 

Toi pris femme à moi ! Moi venir reprendre femme à moi !

En parlant de la femme de Chuck rock, c'est elle qui se fait enlever dans la plus pure tradition Cro-Magnionesque : un coup de gourdin sur le crâne et hop ! J't'embarque dans ma caverne ! Faut les comprendre aussi, à l'époque, pas de boite de nuit, pas de sites de rencontre, fallait bien se débrouiller avec ce qu'on avait sous la main pour avoir une donzelle ! Notre héros, bien décidé à ne pas se laisser substituer sa chère et tendre de la sorte, compte traverser la moitié du pays afin de la récupérer. Le voilà donc parti en calbute (plutôt en pagne) - pour rappel, madame étendait le linge avant son enlèvement, il n'a donc rien d'autre à se mettre - prêt à en découdre avec la faune locale. Bon par contre on a beau être dans une préhistoire anachronique avec télé, bière et instruments de musique électrique, y'a toujours pas de flingue, et votre avatar n'ayant pas non plus un physique de catcheur, il n'a que pour seul arme ses abdos Kronenbourg, et c'est à coup de bide qu'il se fraie un chemin aux travers des 5 niveaux du jeu.

Niveau de jeu qui sont plus ou moins originaux, vous allez vous balader dans des environnements déjà vu dans d'autres jeux, comme des cavernes, un monde sous l'eau (ou quasiment sous l'eau, une bonne partie est immergée) et un monde de glace. Le dernier niveau est plutôt original quoique assez glauque quand on y pense, puisqu'une partie se déroule à l'intérieur d'un dinosaure édenté ...

Le level design est plutôt bien pensé bien que très classique lui aussi, c’est du "presque" tout droit, mais c’est plutôt un bon point à mettre à son actif : ce n'est pas labyrinthique et ça renforce le côté arcade du titre, ce qui n'est pas pour me déplaire personnellement. Vous aurez à récolter tout au long de votre périple de la nourriture qui ne régénérera pas de la vie mais vous octroiera des points. Ça incite donc le joueur, qui joue au scoring, à visiter tout le niveau pour avoir le plus de points possible.
 

Et les peintures sur la paroi de la grotte, c'est Lascaux ou Koendelietzsche ?

Des niveaux bien pensés, une action simple et efficace, passons maintenant en revue les graphismes qui sont splendides ! Les décors fourmillent de détails en tout genre, les mimiques des ennemis sont hilarantes (les dinosaures qui grelottent dans le monde de glace sont à mourir de rire !) et le tout est extrêmement vivant. Un scrolling multidirectionnel et une animation en 1 VBL (ou 60 FPS comme on dit maintenant) rendent le tout extrêmement fluide et très agréable à jouer. Agréable à jouer ? Ca veut dire que la maniabilité est aussi au top me direz-vous ? Et bien oui ! Ça répond au quart de tour et malgré le fait qu'il n'y ai qu'un seul bouton d'action - le saut se faisant en actionnant la direction haute - le tout est ultra maniable. Même le ramassage des items, qui souvent est un calvaire à une jouabilité à un bouton est parfaite. Il suffit de s'abaisser près d'un item et d'appuyer sur fire pour le saisir. Le tout se fait d'une façon très naturelle, sans devoir chercher mille ans l'endroit exact où se positionner.
 

Un presque sans faute !

Le jeu a tout bon partout alors ? Presque ! D'abord, il n'y a qu'une seule musique durant tout le jeu, et on ne peut pas choisir la musique et les bruitages, c'est l'un ou l'autre ! Un conseil, écoutez la musique quelques minutes lors de la page d'intro, et jouez avec les bruitages. Il y'a aussi certaines collisions qui sont hasardeuses, ainsi que certaines hitbox qui sont très exagérées (dans le sens plus grande que le sprite, comme le boss du niveau 1). Il faut par moment aussi anticiper certains déplacements ennemis, leur vitesse et le très très léger temps de latence qu'il y a pour sortir un coup fait qu'on se prend sur certains ennemis systématiquement un dégât.

Arrivé bientôt à la fin du test, je me rend compte que je n'ai pas parlé de la difficulté du jeu ! Bien que croissante, avec des items de santé disposés de façon assez généreuse dans les niveaux, le jeu ne se laisse pas dompter si facilement, et dès le niveau 3, les ennemis arrivent à foison et vous donneront du fil à retordre.

Pour finir, on peut pinailler un peu sur les finitions, l'impossibilité d'avoir une maniabilité à deux boutons - bien qu'avec la version WHDLoad ça soit possible - ou l'absence d'écran intermédiaire entre les niveaux, mais c'est une goutte d'eau de critique négative face à un océan d'excellence, jouez-y !