Commodore n’était pas à son premier essai dans les consoles, après l’hybride console/platine multimédia qu’était le CDTV sorti en Mars 1991 et la moins connu C64 Game System (une version console du C64) qui avait vu le jour uniquement en Angleterre fin 1990, puis au Danemark en 1991. Ce fut deux échecs flagrants, Commodore prend un dernier risque et sort le 17 Septembre 1993 l’Amiga CD32, la première console 32 bits qui voit le jour en Europe.
Non de code : SPELLBOUND.
Le support CD n’en était qu’à ses tout débuts, avec la 3DO de PANASONIC et la sortie du MEGA CD de SEGA (une excellente extension de la MEGADRIVE) le 1er septembre 1993 et plus tôt le CD-ROM² de la PC ENGINE, relativement moins connue sur notre territoire et cela fut fort dommage pour nous, et enfin la fameuse machine à tout faire (sauf le café !) de PHILIPS, la CD-i … Commodore profite donc pour sortir sa propre console de jeux. Dévoilé durant l’été 93, l’Amiga CD32 sortira très vite en Europe alors que Commodore commence à connaître de sérieuses difficultés financières.
Vendue pour la modique somme (?) de 2490 Francs soit 380€, le design de la bête est assez sobre dans l’ensemble, le terme « 32 Bit » trônant fièrement sur le dessus de la console annonce la couleur, ça va être du lourd, de l’inédit !
Malheureusement pour Commodore l'affaire CADtrack concernant le brevet XOR empêchera la firme d’importer la console aux Etats-Unis dans un premier temps, sans compter les problèmes que rencontre Commodore à payer ses fournisseurs, la firme ayant accusé des pertes de 374 millions de dollars sur 1993. Par conséquent la production des consoles tourne plus au ralenti qu’autre chose et du coup, les rayons ne sont pas remplis au maximum, ce qui est bien dommage alors que les fêtes de fin d’année approchent à grand pas…
Le premier pack AMIGA CD32 comprend les jeux OSCARS et DIGGERS, deux softs issus des micros AMIGA, pas d’exclusivité au rendez-vous donc…
Prédiction de la fin du monde selon Mehdi Ali : 29 Avril 1994.
Six mois après le lancement Européen, Commodore fait faillite et entraîne, avec la firme, la fin de l’Amiga CD32 tout juste née…
Six mois auraient-ils suffi à la CD32 pour remettre Commodore sur pied ? C’est loin d’être évident, d’autant plus que la console accusait un retard technologique, bien que la bête dispose d’un lecteur CD 2 vitesses et d’un coprocesseur AKIKO permettant l’accélération de la 3D (chunky to planar), euh quand je dis 3D, je parle de celle des doom-like comme GLOOM, FEAR ou encore ALIEN BREED 3D.
Mais, face à l’arrivée imminente de la PLAYSTATION de SONY, qui elle gonflera agréablement les poches de Mr Sony, la CD32 ne fait pas le poids, d’autant plus que les 16 Bits des SUPER NINTENDO et MEGADRIVE font de sacrées concurrentes…
Commodore UK tente de faire de la résistance et parvient à vendre des consoles jusqu’à Noël 1994, mais toutes les filiales européennes sont fermées. L’Amiga CD32 se sera vendue en tout à près de 150.000 exemplaires, ce qui est vraiment faiblard…
Une mauvaise stratégie commerciale et de marketing, de lourdes pertes financières en amont, une distribution Américaine avortée, une quasi absence de jeux exclusifs, et pour finir les annonces des futures consoles PLAYSTATION, SATURN et N64, vont détourner le regard des joueurs.
On peut dire clairement que l’Amiga CD32 est quasiment morte dans l’œuf… Et pourtant, cette machine avait aussi de nombreux points positifs, comme la possibilité de brancher un clavier et une souris, la lecture des CD audio, une architecture simple et connu des développeurs européens. De plus, Commodore demandait de faibles royalties, comparé aux autres constructeurs qui se goinfraient aisément. Point positif supplémentaire, celui d’y ajouter une extension FMV qui rend possible la lecture des vidéos CD, ou encore la compatibilité des manettes Megadrive, car il faut bien l’admettre, les pads CD32 sont pas top, aussi bien en termes de qualité que d’ergonomie … La ludothèque CDTV est également compatible avec la console.
Les principales extensions.
FMV.
Le Module Full Motion Video (FMV), comme il est dit plus haut, permet la lecture des VideoCD (VCD). Cela aurait pu être intéressant mais les VCD n’ont pas tenu le choc face à l’arrivée imminente du DVD. De plus, aucun jeu n’a eu besoin de ce module, à part CANNON FODDER, mais c’était uniquement pour l’intro…
ProModule, Paravision SX-1 & DCS SX-32.
Ces trois extensions transforment la CD32 en micro-ordinateur A1200 avec toute une série de connectique permettant le branchement de divers périphériques, entre autres des ports série, parallèle et IDE, de plus il est à noter que le ProModule a directement dans ses entrailles un magnifique lecteur de disquette.
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Les jeux.
Un peu moins de 200 jeux sont sortis sur la CD32, pour la plupart issus de l’Amiga 1200, voir de l’Amiga 500. Quelques rares titres ont été développés pour la console comme LIBERATION : CAPTIVE 2, GUARDIAN, ou le très célèbre jeu MICROCOSM, seul jeu utilisant vraiment les capacités de la console. Bon c’est vrai il est beau… mais aussi très chiant !
Quand on examine le catalogue de la console, on voit clairement pourquoi la CD32 a été un échec, non pas que les jeux soient merdiques, non non, la grande majorité sont d’excellents jeux, mais ils proviennent tous des micro Amiga et du coup n’exploitent pas les capacités dites 32 bits de la console… Certains éditeurs on fait de simples portages, d’autres ont quand même rajouté des musiques qualité CD, voir des introductions toutes belles !
Plusieurs éditeurs, tels que TEAM 17, PSYGNOSIS, GREMLIN ou encore CORE DESIGN ont par ailleurs soutenu la console, même après la faillite de Commodore…
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